La crise alimentaire du printemps de cette année démontre l’urgence de promouvoir une autre politique agricole dans tous les continents afin de fournir suffisamment de nourriture à une population mondiale en constante augmentation. Une tâche à laquelle l’Europe, divisée en États souverains, n’est pas préparée.
La grave crise politique et économique dans laquelle se trouve l’Italie est l’aspect le plus visible de l’involution générale du contexte européen, à laquelle les Européens ne peuvent faire face qu’en relançant le processus d’intégration européenne sur de nouvelles bases.
Il y a trois problèmes qui ne peuvent plus être ignorés : le pouvoir nécessaire pour affirmer l’indépendance de l’Europe dans le domaine de la sécurité; le cadre dans lequel la création d’un tel pouvoir serait réalisable; et la création d’un état-major dépendant directement d’un pouvoir souverain européen.
L’attitude de l’Occident est peut-être l’élément le plus décisif pour empêcher le retour de l’autoritarisme en Russie. La division de l’Europe crée une situation dangereuse de faiblesse et d’instabilité qui nourrit les pires instincts de la politique et de la société russes.
Avec le traité de Lisbonne, le processus d’intégration européenne semble s’être arrêté. Par conséquent, un sursaut fédéral d’un groupe de pays reste le seul instrument permettant de créer les conditions nécessaires pour relever les défis mondiaux qui menacent l’Europe.
Une Europe fédérale, capable d’agir et de peser politiquement dans le cadre international, peut rééquilibrer et apaiser les relations internationales en rendant possible la mise en place d’un gouvernement coopératif des urgences mondiales.
Préserver l’existant et reporter sine die toute réforme en sens fédérale des institutions européennes, condamne l’Europe à l’inaction : un pacte fédéral du groupe des pays fondateurs est nécessaire pour assurer l’avenir de l’Europe.
Si l’on croit vraiment à la nécessité d’une Europe politique, il faut avoir le courage de prendre conscience du fait qu’au sein des institutions actuelles de l’Union, toute bataille pour une Fédération européenne est perdue d’avance.
Face à la résurgence des nationalismes et des divisions dans le monde et en Europe, il est nécessaire que les gouvernements et les forces politiques de France, d’Allemagne et d’Italie prennent conscience des dangers qui menacent la survie même de l’Union européenne.
Il est impensable que les Européens puissent réduire leur dépendance à l’égard des importations et promouvoir une révolution dans la production et dans la consommation d’énergie, tout en restant en une condition de minorité politique et financière dans laquelle ils sont contraints par la dimension nationale et le cadre confédéral européen.
La volonté politique nécessaire pour remettre en question le statu quo et initier la création d’un État fédéral ne peut raisonnablement être développée que dans les pays qui ont mûri les conditions historiques et politiques qui rendent un tel saut envisageable.
La crise de l’Union européenne deviendra irréversible si nous ne parvenons pas à faire la distinction entre le cadre dans lequel l’unité politique de l’Europe est encore possible, et celui d’une Union élargie. Cela ne signifie pas agir pour diviser l’Europe, mais jeter les bases de sa renaissance avec tous les pays qui le souhaitent.
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